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L'organisation de la société berbère a précédé Carthage de plusieurs siècles. Dès la fin du néolithique, la famille, le village et peut-être la cité étaient des réalités dans le "pays". Des Aguellid ont, dès le V è siècle av. JC, pris en mains le destin des grandes confédérations de tribus et des royaumes berbères, dont les premiers furent ceux des Masaesyles et des Massyles. Massinissa fut un grand souverain et sa réputation dépassa les frontières de son royaume, il réalisa l'unité de l'Afrique berbère, en fit une nation libre, un Etat indépendant et prospère. Il laissa le souvenir d'un grand aguellid, léguant aux générations ultérieures le sublime message : "l'Afrique aux Africains".

Dans l'antiquité, la Kabylie était organisée en confédérations que les romains appelaient Quinquégentiens", les cinq grandes tribus. Amien Marcellin les a fait connaître sous les noms de Tendenses (Ifnaien), Mississenses (Imssissen), Isaflenses (Iflissen), lesalenses (Ait-Irathen) et Jubaleni (dans les Bibans), Les princes de la famille berbère Nubel ont régné, au IV e siècle, sur la Kabylie du Djurdjura et une partie de la Kabylie orientale. Nubel était un chef puissant qui résidait près de Tizi Nait-Icha (Ménerville, devenue Thénia), dans son château, au lieu dit Souma . Originaire de la famille des Jubaleni, Nubel a laissé sept enfants dont Firmus et Gildon qui se rebellèrent contre Rome.

En 372, Firmus leva l'étendard de la révolte. A la tête de près de vingt mille hommes, il remporta des succès fulgurants : il occupa Icosium, Césarée (qu'il réduit en cendre), Ténès, mais échoua devant Tipasa. Le comte Romanus, chef de l'armée d'Afrique, fut battu; l'insurrection gagna la Kabylie orientale et l'Aurès. Firmus fut proclamé roi.
Rome envoya le comte Théodose en Afrique avec de nouvelles troupes, puis, en 372, traita avec Firmus, le reconnaissant ainsi comme le chef des berbères. Il s'en suivit une trêve, puis de nouveau la guerre, pendant trois ans. Firmus ne fut pas vaincu par les armes, mais, trahi, il préféra le suicide à la prison (375). Il fut enterré non loin de son château de Tizi-Nait-Icha, à Talcitount. Son frère Sammac reprit le flambeau de l'insurrection, mais blessé quelque temps après la mort de Firmus, il se donna la mort en élargissant sa blessure.

Gildon avait pris parti contre son frère et avait été récompensé par les Romains. En 387, il fut fait comte d'Afrique. Gildon ne tarda pas à vouloir, lui aussi, s'affranchir de l'autorité de Rome. Il refusa d'abord d'envoyer à Théodose les troupes que ce dernier lui demandait. Plus tard, il se révolta contre l'empereur Honorarius et bloque la flotte de Carthage, qui portait le blé africain à Rome (395). Comme ses frères, Gildon désirait restaurer l'indépendance africaine. Comme eux, il fit appel aux tribus berbères et aux donatistes pour parvenir à ses fins. Rome envoya alors cinq mille de ses meilleurs soldats, et Gildon fut battu à Amaedra (Haidra). Il voulu se réfugier à Constantinople, mais il fut pris, jeté en prison et étranglé. Ces deux révoltes nous apparaissent dans le temps comme l'évolution d'un processus cher aux autochtones : le recouvrement de l'indépendance.

                             Prospectus : Maison de la culture Mouloud Mammeri, mai 2009

 

 

 

Tag(s) : #Histoire
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