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Feu Mohand Akli Belkhir, qu’il repose en paix, est connu pour ses belles chansons, mais peu ou pas, pour ses talents d’acteur… Son décès, le vendredi 10 juillet 2020, m'a fait rappelé ce petit film que je retrouve et vous laisse découvrir l'acteur et  avec d’autres grands artistes, comme Slimane Chabi, dans ce court métrage de 13 minutes, réalisé par  Arezki Harani en 1986, que vous apprécierez j’espère, comme moi. Des images réalistes pour les avoir vécu aussi un peu dans les années 60… Le film retrace la vie quotidienne des travailleurs immigrés en France avec toutes les conséquences de l’époque… Le 7 eme Art comme tous les autres arts d’ailleurs ne nourrissent pas son homme à plus forte raison chez nous. Beaucoup d’artistes pratiquent l’art pour l’art et il est difficile de récolter autre chose que les plaisirs échangés…
Je souhaite qu’on puisse méditer sérieusement sur les artistes et les arts pour de meilleures considérations et réévaluations…Que les disparus évoqués dans le générique reposent en paix et "Stegzi lamer i wiyad" !

Hommage biographie par Amar Mohellebi.

Biographie de Belkhir Mohand Akli, paix à son âme, l’auteur des célèbres « À Sidi Hend Aboudali » ou encore « Atsan, atsan » 

Il a vu le jour le 15 août 1951 à Boudjima, daira de Makouda à Tizi- ouzou , il s’est éteint le 10 juillet 2020, il avait 69 ans.

Belkhir Mohand Akli nous a définitivement quittés après une longue, très longue maladie. Une maladie qui ne l'avait pas empêché de garder très souvent le sourire et l'esprit jovial dont il était doté. 
Belkhir Mohand Akli a vécu la vie des véritables artistes, simple. Le regretté Belkhir Mohand Akli a eu une entrée fracassante dans la chanson kabyle durant une période où il était extrêmement difficile de pouvoir s'incruster. À la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingt, la chanson kabyle était en plein essor. Des monstres sacrés de la chanson kabyle avaient déjà pignon sur rue. Et en décidant d'y accéder, Belkhir Mohand Akli était loin de méconnaitre cette réalité et la complexité de sa mission. Mais il a osé franchir le pas. Ses chansons, toutes ou presque, sont devenues, dès leur sortie sur le marché, de véritables chefs-d'oeuvre que fredonnaient les jeunes filles et les jeunes hommes et que fredonnent même aujourd'hui les mélomanes branchés aux anciennes chansons kabyles d'antan. Oui, Belkhir Mohand Akli était un ancien qui a côtoyé des géants comme l'inimitable Dahmane El Harrachi et l'inénarrable Slimane Azem ainsi qu'une infinité d'autres artistes quand ce mot n'avait pas été encore galvaudé. C'était à la belle époque, celle faste de la chanson kabyle où presque chaque sortie d'un nouvel album constituait un véritable événement. Il fallait «descendre», à l'époque, jusqu'à Tizi Ouzou-ville, à Akbou, à Bgayet, ville ou à Azazga pour acheter la nouveauté de Belkhir ou des artistes de sa génération. Belkhir était ce chanteur-homme humble qu'on pouvait croiser plusieurs fois par jour déambulant inlassablement et à pied entre le chef-lieu communal Boudjima (où il travaillait à la mairie) et son village natal Isseradjen. Il saluait tout le monde et tout le monde savait qui il était. Mais à Boudjima, Belkhir était d'abord l'enfant du village qu'on estimait d'abord en tant qu'homme avant d'en être des fans. Ce qui faisait aussi la particularité de Belkhir Mohand Akli, c'était le fait qu'en plus d'être artiste, il était également très cultivé et il parlait un français qui pouvait faire rougir un professeur de la langue de Molière au lycée. Et nous n'avons fait cette surprenante découverte que le jour où, en 2001, nous servions de «guide» au journaliste français Luc Balbont. Ce jour-là, debout, face au journaliste de «la Croix» au stade communal de Boudjima, où il n' y avait que nous trois, Belkhir s'est mis à parler dans un français impeccable! Surprise de la part d'un homme très modeste qui n'étalait guère ses faits d'armes. Belkhir était d'ailleurs, et ce détail est important, l'acteur principal dans le premier vrai film réalisé en langue kabyle. Il s'agit de «Dda Mokrane», court métrage racontant la vie difficile de l'émigration algérienne en France. Belkhir a merveilleusement campé ce rôle dans ce film. Ce premier court métrage en kabyle a été réalisé au début des années quatre-vingt en France par Reski Harani. En plus du regretté Mohand Akli Belkhir, le célèbre chanteur kabyle Slimane Chabi avait aussi joué dans ce film.

Belkhir Mohand Akli est certes décédé, mais ses chansons nous accompagneront pour toujours. Car, comme le chantait un autre grand artiste: un poète peut-il mourir? Certainement pas. 

 

Tag(s) : #Artistes, #Chanteurs Kabyles
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