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Allaoua Zerrouki

Biographie :

Allaoua Zerrouki est né le 5 juillet 1915 à Amalou, village situé sur les hauteurs de Seddouk (Dans la wilaya de Béjaïa en Algérie) fils d’un Imam (El hadj Seghir Ben Arezki). Allaoua Zerrouki, dès son enfance se retrouve livré, comme la majorité des garçons de son âge, aux différents travaux de champs et du bétail. N’étant pas inscrit à l’école des indigènes ou à celle des missionnaires chrétiens installées à Ighil Ali, il s’est mis à apprendre les textes coraniques. Très jeune, Allaoua Zerrouki se distingue de ses camarades dans sa façon de jouer la flûte, un instrument qu’ils fabriquaient de leurs propres mains. Dès l’adolescence, Allaoua Zerrouki, est amené à travailler, et c’est à Bejaïa qu’il décide d’atterrir. Il y exerçait plusieurs métiers, entre autres, le métier de coiffeur. Sa carrière artistique débuta, également à Bejaïa, par la chanson andalouse qui révéla de suite la voix rarissime du ténor. Cheikh Saddek Abdjaoui, subjugué par cette voix, caractérisée par un aigu puissant et étendu, l’orienta directement vers la chanson kabyle. Les premiers à avoir initié, Allaoua Zerrouki, au rythme, au bendir, à la flûte et aux instruments à cordes, étaient Boudjemaâ Kadim, Mahmoud Baâli et Larbi Abdelwahab. Quelque temps plus tard, il s’envola pour la France où, à son arrivée, il s’est introduit dans le milieu artistique. Ce fut ainsi qu’en 1948, Allaoua Zerrouki sortit son premier disque chez Pathé Marconi. Une chanson en arabe intitulée Ya Iahbab, elyoum kiffah (amis, aujourd’hui est à la révolution) qui est un hymne à la patrie, et une autre en kabyle au titre farfelu Tilifoun sonni sonni (le téléphone sonne, sonne) sur son expérience de la vie dans les mines. Ses compositions ont pour thématique générale les affres de l’exil, la séparation avec les siens, la bien-aimée et la nostalgie du pays. Ces qualités réunies définissaient l’artiste plein de charme que fut Zerouki Allaoua qui, en s’aidant d’un verbe générateur d’émotions fortes et d’airs envoûtants sortis des entrailles de nos montagnes, a bercé bien des générations. En 1959, Allaoua Zerrouki s’est produit à la salle Ibn-Khaldoun (ex-Pierre Bordes) et la soirée fut filmée par une équipe de la télévision. Qu’est-il advenu de la fameuse bande d’enregistrement ? Nul ne le sait ! En 1965, accompagné par l’orchestre de Cheikh Missoum, il s’est produit un peu partout en Algérie dans le cadre d’une tournée qui s’est avérée, par la suite, comme étant l’ultime. Il a saisi cette opportunité pour enregistrer. Au cours de toute sa carrière, Allaoua Zerrouki a eu à interpréter quelque trente chansons dont une vingtaine seulement se trouve répertoriée dans les archives de la Chaîne II. Les plus connues sont : Zhar ewlac (pas de chance), A tasekkurt (ô perdrix), El-Vavur (ô bateau !), Sidi-Aïch , Tskhilek attir (Je t’en prie oiseau), Lewjab n wassen(supplice de l’autre jour). Nous pouvons ajouter aussi dacu iguervah (Qu’a-t-il gagné ?), dernière chanson enregistrée et qui figure sur le disque mis sur le marché vers la fin des années 1960. Zerrouki Allaoua doit, en partie, sa célébrité à la flexibilité de sa voix et à sa grande maîtrise des techniques du chant. En route vers Avignon pour un gala, en compagnie de Dahmane El-Harrachi, un accident de voiture a stoppé net l’élan de ce grand monsieur de la chanson qui est Allaoua Zerrouki. Même s’il a survécu au drame cela n’a pas été, malheureusement, sans laisser de terribles séquelles. Decés de Allaoua Zerrouki Le 17 novembre 1968, Allaoua Zerrouki rendit l’âme dans un hôpital parisien. Lors de son enterrement, ayant eu lieu à Père-Lachaise, il fut accompagné par bon nombre de ses proches, amis et admirateurs vivant en terre d’exil. Ainsi, la voix du rossignol s’est éteinte à jamais. Cependant, son nom se voit inscrit en lettres d’or dans les pages d’histoire, histoire des grandes figures de la scène artistique nationale Source : Internet

Presque 50 ans après ...

Le jardin de mon mauvais souvenir

par : Malika Domrane (Paris Le 03 Avril 2012)

Il y a quelques mois, je savais que Allaoua Zerrouki était enterré dans le cimetière de Thiais, près d’Orly, en banlieue de Paris. Je voulais aller sur sa tombe, lui rendre visite et « communiquer »avec lui, même communier avec ce grand Artiste à la voix de rossignol, bel homme élégant. Aujourd’hui, lors d’une sortie en voiture avec Ferriel une amie, roulant en direction d’Orly, je découvre sur la route le panneau d’indication de la ville de Thiais, cela me fait tilt. Je demande alors à Ferriel de prendre la direction de Thiais, lui expliquant que Allaoua Zerrouki y est enterré.Elle accepte et me fait plaisir. Arrivées sur les lieux, nous demandons à plusieurs employés du cimetière de nous renseigner sur la tombe de l’Artiste. Après avoir compulsé plusieurs registres, l’un d’entre eux nous apprend que Monsieur Allaoua Zerrouki se trouve au jardin des souvenirs. Interloquée, je m’adresse à la personne pour plus d’informations. J’en reçois et des plus mauvaises, car blessantes. Je m’effondre en larmes, Ferriel également. J’en suis toute retournée. Pourquoi? Je réponds à cette question. Depuis 2002 le corps de l’artiste a été exhumé pour être incinéré, les cendre disséminées dans le jardin des souvenirs. Pourquoi celà? Parce que, d’après les informations qui me sont données personne n’a payé la concession pour une sépulture à vie (environ 3500 Euros). Ma réflexion, moi-même artiste, femme et kabyle par dessus, est la suivante: » comment en est-on arrivé jusque là? » Comment n’a t-on pas pu payer cette maudite somme? Monsieur Zerrouki ne méritait-il pas une tombe comme tout le monde en tant qu’être humain? » Personnellement je suis outrée! Au bout d’un certain temps, je sors du cimetière pour acheter des fleurs et les lui offrir, en plus d’allumer des bougies, en le priant de bien vouloir pardonner à ceux, de A à Z qui sont responsables de cet état de fait car ils ne savent pas. Je me recueille, entourée de Ferriel et d’une jeune veuve venue sur la tombe de son défunt mari. Toujours en colère, après tout le monde, tant les autorités algériennes que les personnalités kabyles…j’en veux à tous ceux qui savaient et qui n’avaient rien dit mieux encore rien fait, pour éviter d’en arriver à ce point: J’en ai honte. Qu’en sera-il de Slimane Azem ? De cheikh L’Hasnaoui ? Des membres de la famille Amrouche ?Et d’autres encore ? Honte à qui sait et ne fait rien de bien aux siens !

Paris Le 03 Avril 2012. Malika Domrane

A tasekurth, i ferqagh rebi ou n mouth ! C'est elle !

Nouara Azzoug !

mariage d'amour avec Zerouki Allaoua contre sa famille, participation à la bataille d'Alger,.....

Azzoug Nouara est née a Akbou dans la vallée de la Soummam en 1932, fille de Lahcene et Fatima Azzoug. Dans sa vie Nouara avait une chance, celle d’aller à l’école et de décrocher son certificat d’études. A son époque, à la fin des années quarante, dans les villages kabyles les lauréats de ce fameux sésame se comptaient sur les doigts d’une seule main. Aller à l’école n’était pas seulement une aubaine mais une lumière pour les yeux. Cet épisode de sa vie va changer le cours de son destin. Issue d’une famille relativement aisée et surtout soucieuse des traditions et de tous les «qu’en dira-t-on », l’avenir ne s’annonçait pas du tout rose. Une fois son diplôme rangé, enfoui entre les pages jaunies du « Jacinthe noire » roman de Taos Amrouche paru à la même époque en 1947. Elle dégaina son regard critique sur cette société qui voulait faire d’elle une esclave. Nouara est promise, comme des milliers de femmes avant et après elle, au mariage. Promise en mariage à un cousin, elle se rebella en s’opposant à la noce. Malgré les brimades et les menaces de la famille, elle ne céda pas d’un iota. Elle ne voulait personne d’autre que l’élu de son cœur comme mari, c’était Zerrouki Allaoua. Les noces avec l’artiste sont célébrées en 1951, comme d’autres célébraient le deuil. Sans fête ni joie villageoise le jeune couple déménage à Sidi Aich après avoir vendu tout ce qu’ils possédaient. Puis vint l’exil en France, les conditions de vie se durcissaient un peu plus d’avantage. Pendant qu’elle s’occupait de sa petite famille avec ses deux enfants. Elle découvre la double vie de son mari. Une vie parallèle partagée, avec la Française. 1957 elle rentre au pays et s’engagea la même année dans l’armée de libération nationale ALN. Elle participe à la bataille d’Alger et tomba en martyre en 1961.

Pour sa femme Nouara...

Tag(s) : #Chanteurs Kabyles, #Biographies, #hommages
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