L’intellectuel des lumières revisité à Tizi Ouzou
«Mohamed Arkoun a consacré toute sa vie à son œuvre»
Par : HAFID AZZOUZI 29 JANVIER 2019 dans El Watan
«Au-delà de l’islam, Arkoun était un savant et un penseur universel», a précisé Tassadit Yassine-Tittouh, anthropologue et directrice de recherche à l’Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris.
Le colloque international sur l’islamologue Mohamed Arkoun, organisé par l’APW de Tizi Ouzou, en collaboration avec l’association culturelle le Défi, à l’hémicycle Rabah Aïssat, s’est poursuivi, dimanche, avec des communications très intéressantes. Les intervenants sont revenus, notamment, sur la vie et l’œuvre de cet intellectuel. Sylvie, écrivaine, fille du défunt, a souligné que son père était un homme qui n’aimait pas parler de lui-même. «Il a consacré toute sa vie à son œuvre.
Il n’aimait pas aussi se dévoiler. Son œuvre était un message qui questionnait surtout des chemins balisés et qui pouvait parfois déranger, mais qui donnait aussi de l’espoir», a-t-elle relaté. «Je voulais connaître la genèse de sa pensée. C’était un intellectuel très exigent. Son discours est clair dans les sciences humaines sur le fait religieux et sur l’islam en particulier.»
De son côté, Tassadit Yassine-Tittouh, anthropologue, spécialiste de la culture berbère et directrice de recherche à l’Ecole des hautes études en sciences sociales à Paris, a donné une communication sur le thème «Au-delà de l’islam, Arkoun savant et penseur universel». Elle a revisité le regretté Arkoun, qui a, selon elle, vécu dans la difficulté. Il avait une relation très proche avec l’anthropologue Mouloud Mammeri, qui est du même village que lui, a-t-elle expliqué.
Elle a également mis l’accent sur la relation entre les deux intellectuels, notamment en France, dans le cadre de leurs recherches. «Le parcours d’Arkoun n’est pas différent de celui de Mammeri», a-t-elle précisé.
Lors de la même journée, Aïssa Kadri, sociologue, professeur émérite des universités et ex-directeur de l’Institut Maghreb-Europe (université Paris 8), a évoqué «L’intelligentsia et les intellectuels algériens à l’épreuve de la pensée de Mohamed Arkoun» et Abdelhafid Hammouche, enseignant-chercheur en sociologie, en anthropologie et en ethnologie à l’université de Lille 1, a mis en relief, dans son intervention, le prolongement de la pensée de l’islamologue disparu, tout en questionnant l’inscription de l’islam dans les sociétés européennes contemporaines.
Par ailleurs, pour expliquer l’objectif de ce colloque, Youcef Aouchiche, président de l’APW de Tizi Ouzou, a déclaré que l’importance de ce genre de rencontres consiste à «maintenir éveillés la réflexion et le raisonnement critiques des universitaires spécialisés, des théologiens, des intellectuels et des citoyens quant à la nécessité de défendre un islam modéré». «A travers ses interventions publiques, ses articles et ses livres, Arkoun a toujours associé foi et raison afin d’éviter les surenchères idéologiques qui ouvrent la voie à tous les excès de la pratique ou de la non-pratique religieuse», a-t-il ajouté.
Programme
Samedi 26 janvier 2019 : 09h00-18h00
Ouverture du colloque
09h00-09h30 : Accueil du public
09h30-10h30 : Allocutions d’ouverture
10h30-12h00 : Conférence inaugurale : « Mohammed Arkoun et la pensée subversive »
Ghaleb Bencheikh (président de la Fondation de l’Islam de France)
12h00-13h30 : Pause-déjeuner
Session 1 : Mohammed Arkoun, homme en société
13h30-14h15 : « Les vies de Mohammed Arkoun, derrière l’intellectuel l’homme »
Sylvie Arkoun (écrivaine et fille de Mohammed Arkoun)
14h15-15h00 : « Mohammed Arkoun, quelques remarques sur l'itinéraire d'une pensée :
De Taourirt Mimoun à la pensée de l'Islam »
Zineb Ali-Benali (Université Paris 8)
15h00-15h45 : « Prolonger la pensée de Mohammed Arkoun en questionnant l’inscription
de l’islam dans les sociétés européennes contemporaines »
Abdelhafid Hammouche (Université Lille 1 – CNRS)
15h45-16h30 : « Le statut institutionnel du religieux : entre raison islamique et raison
juridique »
Walid Laggoune (Université d’Alger – ENA)
16h30-18h00 : Débat
Programme
Samedi 26 janvier 2019 : 09h00-18h00
Ouverture du colloque
09h00-09h30 : Accueil du public
09h30-10h30 : Allocutions d’ouverture
10h30-12h00 : Conférence inaugurale : « Mohammed Arkoun et la pensée subversive »
Ghaleb Bencheikh (président de la Fondation de l’Islam de France)
12h00-13h30 : Pause-déjeuner
Session 1 : Mohammed Arkoun, homme en société
13h30-14h15 : « Les vies de Mohammed Arkoun, derrière l’intellectuel l’homme »
Sylvie Arkoun (écrivaine et fille de Mohammed Arkoun)
14h15-15h00 : « Mohammed Arkoun, quelques remarques sur l'itinéraire d'une pensée :
De Taourirt Mimoun à la pensée de l'Islam »
Zineb Ali-Benali (Université Paris 8)
15h00-15h45 : « Prolonger la pensée de Mohammed Arkoun en questionnant l’inscription
de l’islam dans les sociétés européennes contemporaines »
Abdelhafid Hammouche (Université Lille 1 – CNRS)
15h45-16h30 : « Le statut institutionnel du religieux : entre raison islamique et raison
juridique »
Walid Laggoune (Université d’Alger – ENA)
16h30-18h00 : Débat
Samedi 27 janvier 2019 : 09h00-19h00
09h00-09h30 : Accueil du public
Session 2 : Mohammed Arkoun, intellectuel universel
09h30-10h15 : « Au-delà de l'islam, Mohammed Arkoun savant et penseur universel »
Tassadit Yacine (EHESS Paris – Collège de France)
10h15-11h00 : « L’intellectuel : vecteur de l’objectivité et de la rationalité dans la société »
Abderazak Iddir (Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou)
11h00-11h45 : « Intelligentsias et intellectuels algériens à l’épreuve de la pensée de
Mohammed Arkoun »
Aissa Kadri (Université Paris 8 – CNAM/CNRS – ICP)
11h45-13h00 : Débat
13h00-14h00 : Séance de vente-dédicace
14h00-15h30 : Pause-déjeuner
Session 3 : Mohammed Arkoun, islamologue des Lumières
15h30-15h45 : « L’héritage de Mohammed Arkoun » (message vidéo)
Khaled Bentounes (président de la confrérie Alawiyya)
15h45-16h30 : (Lecture préliminaire de l’approche d’Arkoun sur le texte coranique)
Saïd Djabelkhir (fondateur-coordinateur du CLPL)
16h30-17h15 : « Pensée philosophique et religieuse de Mohammed Arkoun »
Mohamed Benbrika (Université d’Alger)
17h15-18h00 : « Islam et modernité dans l’oeuvre de Mohammed Arkoun »
Amin Zaoui (écrivain)
18h00-19h00 : Débat
Biographie :
Naissance : Le 1er février 1928 à Taourirt Mimoun Beni-Yenni "At Yenni" Wilaya de Tizi Ouzou)
Etudes primaires à Taourirt Mimoun, puis Ain El Arba, village de l’oranais, relevant aujourd’hui de la Wilaya de Ain Témouchent, où son père tenait une petite épicerie (1935-1941).
Etudes complémentaires au collège des Pères Blancs d’Ait Larba, Beni-Yenni "At Yenni" (1941-1945).
Etudes Secondaires à Oran au collège Ardaillon puis au Lycée Lamoricière (1945-1948).
Etudes Supérieures à Alger où il obtient, en 1952, une licence en langue et littérature arabe. Professeur d’arabe au lycée d’El Harrach (1953-1954).
Agrégation d’arabe et Doctorat à Paris (1955-1961).
Mohammed Arkoun a enseigné comme professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Strasbourg (1956-1959), comme maître-assistant à la Sorbonne (1961-1969), professeur associé à l'université de Lyon II (1969-1972), puis comme professeur à l'université Paris VIII et à Paris III - Sorbonne Nouvelle (1972-1992).
A partir de 1993, Mohammed Arkoun est professeur émérite à Paris III - Sorbonne Nouvelle, associé senior à la recherche à l'Institut d'études ismaéliennes (The Institute of Ismaili Studies, (IIS)) et membre du Conseil supérieur de l’administration de l'IIS.
Il a été membre du Wissenschaftskolleg de Berlin (1986-1987 et 1990) et de l'Institute for Advanced Studies de Princeton, dans l'État du New Jersey aux États-Unis (1992-1993), professeur affilié de l'université de Californie à Los Angeles (1969), du Temple University, de l'université de Louvain-la-Neuve (UCL) en Belgique (1977-1979), de l'université Princeton (1985), du Pontifical Institute of Arabic Studies à Rome et à l'Université d'Amsterdam (1991-1993). Il a également dispensé de nombreux cours et conférences à travers le monde.
Mohammed Arkoun a été membre du Comité directeur puis du Jury du Prix Aga Khan d'architecture (1989-1998), du Jury international du Prix UNESCO de l’éducation pour la paix (2002), et du Conseil scientifique du Centre international des sciences de l’homme de Byblos (Liban, UNESCO).
Il est fait, en juillet 1996, officier de la Légion d'honneur, puis officier des Palmes académiques. L'université d'Exeter (Royaume-Uni) lui attribue ensuite le titre de docteur honoris causa. En 2001, Mohammed Arkoun est invité à donner les « conférences de Gifford » (Gifford Lectures) à l'université d'Édimbourg (Écosse), qu'il intitule « Inauguration d'une critique de la raison islamique » (Inaugurating a Critique of Islamic Reason), un des honneurs les plus prestigieux dans le milieu universitaire, permettant à un chercheur de grande renommée de contribuer à l'« avancement de la pensée théologique et philosophique ». Il a reçu en 2002 le 17e « Giorgio Levi Della Vida Award » pour l'ensemble de ses contributions dans le domaine de l'étude islamique. Il a été en 2003 lauréat du Prix Ibn-Rushd.
Décédé le 14 septembre 2010 à Paris, France, inhumé le 17 à Casablanca, Maroc.
Ameur Arkoun
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festival du monde arabe de montréal 2002 - YouTube
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