Par Omar Kerdja (Résumé de sa communication du 23/12/2013 à la Maison de la culture Mouloud Mammeri à Tizi-Ozou ) .
De tout temps, la littérature a été le support immatériel universel de toutes les civilisations en Afrique du Nord, depuis Apulée et Juba II, en passant par l’œuvre gigantesque de Saint Augustion et de Abderrahmane Ibn Khaldoun, la littérature et l’histoire sociologique de l’Algérie ancienne s’y trouve consignée comme un précieux testament continuel, transcendant le temps et les générations pour porter jusqu’à nous, plus vivace que jamais, de si belles pages de nos ancêtres. Des textes d’une vierge beauté qui ont su survivre aux vicissitudes et aux multiples agressions coloniales mutilantes et falsificatrices dans le but évident d’imposer leur culture dominante et d’écraser à jamais celle du vaincu, celle du terroir. La survivance de notre civilisation (culture et écriture), plus vivace que jamais, étant l’une des plus anciennes langues de l’humanité, on la doit à des auteurs algériens et même à ceux se revendiquant comme tels qui ont investis le champ de l’investigation et de l’écriture, chacun son domaine de prédilection, apportant, à sa façon sa pierre à l’édifice dans l’écriture et la fixation de nombre de données et de connaissances du terroir en suivant ou mettant à jour les repères ayant jalonné la nation algérienne depuis les temps anciens jusqu’à l’époque contemporaine.
On la doit principalement à une oralité farouche, à la base de laquelle un vibrant hommage est à rendre à la femme. A la mère, à l’épouse qui ont su perpétuer depuis le berceau, le travail manuel truffé de signes histométriques, isekkilen, et leurs tatouages indélébiles, une espèce de code, une culture si riche et si profonde, le tamazight pour le faire aujourd’hui parvenir jusqu’à nous.
Une culture que nous devons tous contribuer à développer et à institutionnaliser pour relever le défi et mériter le legs inestimable laissé par nos aïeux : celui de porter aux yeux du monde la fière richesse de notre culture dans sa diversité. Lire nos auteurs parmi les plumes algériennes ne peut que nous rassurer et augmenter dans nos convictions et notre appartenance plusieurs fois millénaire, nous les Hommes Libres.
Omar Kerdja