Voici les photos d'une trace banale, laissée par une plaque arrachée ou détruite, il y a de cela, plus de 50 ans. Déçu de ne pas l'avoir remarquée auparavant, en parcourant ce circuit, des dizaines de fois pourtant, moi, qui suis habituellement bon observateur. Intrigué également par la présence et le contenu de cette plaque en ces lieux isolés et mythiques. Elle serait la seule inscription sur cette route pittoresque et stratégique, construite il y a près d'un siècle, à la force des bras.
En recoupant les renseignements et les informations, que nous aimons glaner çà et là, à propos de tout et souvent de rien, il nous revient en mémoire, que notre ami Amar, natif du village d'en bas, faisait référence à une mystérieuse plaque commémorative pour nous indiquer l'emplacement approximatif, de mines de quelque chose.
Durant nos différentes pérégrinations, j'ai réussi à susciter la curiosité et attirer l'attention de mes compagnons et amis, sur ce site, que je cherchais déjà depuis longtemps. Tenaces et plus vigoureux, ces derniers ont pris des initiatives et fourni plus d'effort pour les retrouver et les explorer. On reviendra plus tard sur ce sujet, voyons ce qu'on peut dire sur cet infortuné de la mine.
Cette personne se nommerait, Zerouali Allaoua, décédé accidentellement dans une des mines, dans les années 1930, 1940, dans les circonstances non connues. N'étant pas de la région, il est enterré à proximité du lieu de sa mort, par ses collègues de travail avec les honneurs dus à un "Agrive averani" = étranger.
Pourquoi une plaque commémorative pour lui ? Peut-être est-il mort en héros, en se sacrifiant pour sauver une ou plusieurs autres vies aux dépens de la sienne ? C'est une des explications possibles et plausibles, car il y avait eu de nombreux accidents mortels pendant la construction de la route nationale numéro 33, qui venait juste d'être achevée, pas de plaque érigée pour eux. Les autochtones ont pour coutumes et traditions de prendre toujours soins des étrangers accueillis chez eux... Quand certains décèdent loin de leurs familles, les villageois transportent les dépouilles, aux villages d'origines, s'ils sont connus ; sinon, ils sont inhumés sur place, aux mêmes conditions, parfois mieux quand la mobilisation est générale.
L'âme de Allaoua cherchait-elle à nous interpeller, à attirer notre attention, à nous émouvoir sur son triste sort ? Y a-t-il des symboles ou des voix d’outre-tombe, envoyées pour interpeller les mortelles ici-bas ? Ou simplement veut-il qu'on laisse sa forêt tranquille et reposer en paix ?