Le vendredi 16 décembre 2022, au matin, on crapahute dans le brouillard et le froid humide, une méchante pente caillouteuse; de Tizi n toumlilt, au plateau Haïzer, en zigzagant, sans quitter de vue les poteaux, d'une ancienne remontée mécanique, pour skieurs, hors service, depuis belle lurette.
Auparavant, nous avons roulé sur la route nationale mythique, la 30 B, qui commence à Bougni, dont le terminus est à Tala Guilef. On poursuit en "train onze", à travers une forêt dense, redevenue vierge depuis plus de 20 ans, sur la piste qui mène au pic des cèdres, destination :
Haïzer.
Haïzer, est le nom d'une commune de la Wilaya de Bouira, de 20.000 habitants environ. Ce vocable provient du nom d'un grand massif à l'Ouest du Djurdjura, qui s'étend du Lac Goulmim, à Tizi ou Javouvt, à une altitude moyenne de 2.000 mètres, avec deux grands sommets : la dent du lion, 2123 mètres et Tajgagalt, 2.147 mètres. Les grands espaces verdoyants, servent de paturage et s'alternent avec les lapiaz et dolines où s'ouvrent "Thisrafin"= des puits de neige et de glace plus ou moins profonds). Cet ensemble, en apparence chaotique, agit comme un immence entonnoir, qui récolte et absorbent, les eaux de pluie, de fonte des neiges, de glaciers et d'humidité. Ces eaux, s'infitrent, se rassemblent et forment en sous sol, des réseaux d'écoulement complexes, qui alimentent en résurgence de nombreuses sources de part et d'autre de la montagne en aval.
Dans le temps, pas très lointain dans mes souvenirs, Haïzer est couvert de neige, de novembre à mai, avec des neiges percistantes en certains endroits. Absorbées par les innombrables fissures de la roche, elles se transforment en neige éternelle ou en glace. L'eau des fontes, avec les pluies vont alimenter l'Ainser Tinzert, de nombreuses autres résurgences et asif n Boghni... mais, pas les centrales électriques d'Ighzar N'Chebel et de Boghni, qui fournissaient 6.000 KW ; à l'arrêt depuis des décennies...