À chaque fois que je j'emprunte la route nationale numéro 12, entre Tadmaït et Naceria ou vice-versa ; je ne manque jamais d'admirer une magnifique structure architecturale à l'horizon, dernière les collines verdoyantes. Un grand viaduc, enjambe un ruisseau ou une rivière, sa construction suppose l'existence probable de tunnels. Faits en 1886, ces ouvrages, permettent aux trains de passer. Combien de fois, ils m'ont transporté, loin dans le temps, en Amérique, avec Grace kelly, Gary Cooper, ... "le train sifflera 3 fois"... J'ai toujours voulu voir de plus près cette belle œuvre d'art, patrimoine architectural et culturel. Salah, Sofiane et moi, composons une équipe restreinte, avons décidé de faire cette randonnée extravagante, particulière et presque illégale. Faire un tour dans le passé, aux dernières décennies des années 1800. On stationne les véhicules à Tadmaït puis on rejoint la ligne de chemin de fer. On peut écrire beaucoup de choses sur ces lieux, qui constituent les premiers chapitres de l'histoire coloniale. Là n'est pas notre but, on veut seulement nous promener, voire, rêver, attirer l'attention sur les richesses des lieux...
Avertissement
Aujourd'hui, une dizaine trains peuvent passer dans la journée, ils fonctionnent quasiment tous à l'électricité, sont plus rapides et très silencieux ,donc, ne marchez jamais sur les rails ou prêt des rails. Le peu de bruit qu'émet le train le suit, ne le précède pas et les mouvements d'air qu'il génère, peuvent happer une personne... (vitesse du son : 360 m/s)
Il faut savoir aussi, qu'il est strictement interdit d'emprunter les voies, qui ne sont pas réservées au public, elles présentent des dangers de mort.
Les tunnels et viaducs entre Tadmaït et Naceria, dont certains fonctionnels, sont au nombre de 10, au plus ; l'ancienne voie est dénudée de ses rails, des traverses et d'agrégats, ces tronçons peuvent présenter des circuits instructifs en randonnées structurées, à pied ou à vélo.
Tadmaït; est une commune de la wilaya de Tizi-Ouzou, 18 km à l'ouest en direction d'Alger. Elle occupe une surface de : 63,66 km² pour une population : 30 000 habitants environ repartie en 29 villages et hameaux. La ville est à 70 m d'a
"Tadmaït" signifie en kabyle : "paume de la main" , par rapport aux collines qui m'entourent, ce qui lui confère cet aspect semblable à la paume de main et à la planitude de ses terres ; on aurait pu la nommée "Tidikelt", (même signification) . "Tadmaït" est aussi le nom d'un petit tambour dont se servait le poète Youcef Oukaci, du 16e siècle (sans relations apparentes).
L'autre nom historique de l'époque coloniale : "Camps du Maréchal".
Le maréchal Bugeaud établit un grand camp en vue de préparer l'occupation du reste de la Kabylie. Le général Randon, qui prend la relève, est séduit par l'endroit, fertile et bien irrigué. C'est le lieu idéal pour l'installation d'un village. Très vite sont mises en place les conditions et Camp du Maréchal, voit le jour ; rendant ainsi hommage à son prédécesseur et poursuit ainsi son œuvre.
Déjà en 1640, les Turcs avaient choisi Tadmaït pour installer un poste avancé, "Le Bordj du Sebaou" pour soumettre les Kabyles ; avant même la construction du bordj de Tizi-Ouzou en 1720...
Il y a aussi l’histoire du léopard, capturé en 1926 par un citoyen de Tadmaït , l'autorité coloniale (fin des années 1800) ordonnait la capture et l'abattage des animaux sauvages et attribuait des primes en conséquence. Elle est étroitement liée avec celle des At Tedmayt ; on l'a soigneusement empaillé, pour l’exposer avec un certain orgueil et fierté dans les bureaux des autorités, en témoignage au courage et à la bravoure de ses citoyens et du patrimoine faunistique de leur région...
Naceria = Haussenvillers, anciennement,Laziv n Zamoum".
La commune de Naciria, (Daïra) de la Wilaya de Boumerdes, regroupe plusieurs villages : Ait Slimane, Imaghninene, Iouariachene, Ihemmadene, Boumraou, Tala Allal, Afir, Lazib Zamoum, Bouaasam, Taazivt, Ihassamen, El Karia...24.000 ha au moins.
Des Alsaciens-Lorrains ont peuplé Haussonvillers.
Le traité de Francfort qui enlevait l'Alsace et une partie de la Lorraine à la France amène plusieurs milliers d'Alsaciens fidèles à chercher au sud de la méditerranée des nouvelles terres à exploiter. Les noms des villages créés en Algérie jalonnent cette page d'histoire.
La société de protection des Alsaciens et Lorrains, fondée en 1871, donne les pleins pouvoirs à son président, le comte Joseph d'Haussonville, pour se rendre en Algérie; approuve les projets de l'association, soutient la tentative de colonisation de la région de Constantine, par des agriculteurs Alsaciens-Lorrains. En décembre 1873, 33 familles seront installées à Haussonvillers (Laziv-n-Zamoun)...