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"La Voix des Humbles" est une revue engagée pour l'émancipation des instituteurs indigènes en Algérie, elle a été fondée en mai 1922 par l'Association des instituteurs d'origine indigène d'Algérie, avec pour objectif de défendre les droits des enseignants algériens et de promouvoir l'éducation sociale et corporative. Elle est née dans un contexte colonial marqué par des inégalités profondes entre les enseignants européens et indigènes, malgré des diplômes et des fonctions similaires.

-Parmi les fondateurs de la revue, on retrouve des figures emblématiques comme Rabah Zenati, un instituteur naturalisé français en 1903, qui a joué un rôle central dans la création et l'animation de la revue. Zenati, originaire de Kabylie précisément de Béni Yenni du village Taxavit (Taourirt El Hadjadj), famille At Vetsi ; Instituteur à Constantine, a milité pour l'assimilation des Algériens musulmans à la citoyenneté française et a été un fervent défenseur des droits des enseignants indigènes. Un autre acteur important est Faci Saïd, secrétaire général de l'Association et directeur-gérant de la revue, qui a œuvré pour la reconnaissance des droits des instituteurs indigènes.

La revue se fixait plusieurs objectifs :

1. Promouvoir l'égalité : Elle dénonçait les inégalités de traitement entre enseignants européens et indigènes, notamment en matière de salaires, de retraites et d'avancement.

2. Défendre l'éducation laïque : La revue militait pour une école laïque et gratuite, en opposition aux écoles congréganistes et coraniques.

3. Encourager l'émancipation politique : Elle abordait des questions politiques, comme la naturalisation automatique des élites indigènes et la représentation politique des Algériens. La Voix des Humbles a joué un rôle majeur dans la lutte pour les droits des enseignants indigènes et dans la promotion de l'éducation en Algérie. Elle a contribué à la fusion des enseignements européens et indigènes en 1949, marquant une étape importante vers l'égalité. Cependant, la revue a été interdite en 1940 sous le régime de Vichy, mettant fin à près de deux décennies de combat. "La Voix des Humbles" reste un témoignage précieux de l'engagement des instituteurs indigènes pour l'émancipation et l'égalité en Algérie coloniale. Portée par des figures comme Rabah Zenati et Faci Saïd, elle a marqué l'histoire de l'éducation et du militantisme en Algérie, tout en posant des jalons pour les luttes futures.

"La Voix des Humbles", est devenue "La Voix indigène" en 1929, et ce, jusqu'en 1952, avec un total de 587 numéros.
Ces revues étaient particulièrement suivies et appréciées par de nombreux instituteurs et institutrices de Beni-Yenni. Certains y collaboraient en publiant des articles sous des pseudonymes, tels que "Le Berger du Danube" et "L'Hermite du Djurdjura", qui n'étaient autre que M. Metref Ramdane, ou encore "Hassen", pour Rabah Zenati.
Une anecdote témoigne de l'engagement de ces enseignants : vers la fin des années 1930 ou au début des années 1940, à "Thamerkidhouts" ou "Garaj", un centre très animé d'At Yanni, un officier militaire remarqua un petit paquet de revues dans les mains de M. Bitam, instituteur aux Ouadhias. Il lui demanda :
 * "C'est quoi ça, Monsieur Bitam ?"
M. Bitam lui répondit qu'il s'agissait d'une revue des instituteurs. L'officier, avec un certain mépris, rétorqua :
 * "Revue des ingrats, oui..."

https://djurdjura.over-blog.net/2016/03/la-voix-des-humbles-1922-1939.html 

 

La Voix des Humbles 2
La Voix des Humbles 2
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