La dépression fermée de Boussouil comprend deux cuvettes, Nord et Sud, séparées par la route nationale N° 33 ayant chacune un point d'adsorption des eaux de pluie et de nivale. L'Anou Boussouil, gouffre de plus de 805 mètres de profondeur est le déversoir de la cuvette sud ; Anou Inker temda, moins visible, plus de 300 mètres de profondeur est le déversoir de la cuvette nord, dans laquelle un stade est construit.
Les eaux de pluie et de fonte des neiges de cette dépression sont complètement absorbées par les deux gouffres. Des traçages à la fluorescéine ont été effectués par : Birdent 1948 ; Collignon 1981; puis, trois Algériens : Abdeslam, Lami et Mania ont effectué aussi un essai de coloration au gouffre d’Assouil, le 13 octobre 1988 afin de connaître le fonctionnement du Karst du Djurdjura.
Cet expérience permet de préciser les relations entres Karstiques et les différentes résurgences. Le traceur utilisé est la fluorescéine qui a l’avantage d’être décelable à des concentrations très faibles. La quantité dépend de plusieurs facteurs en particulier de l’importance du débit et du trajet à suivre. Trois kilogrammes ont injecté à l’intérieur du gouffre. Avant la coloration, les sources au pied de la montagne font l’objet des points de surveillance où sont placés des fluo capteurs (petits sachets contenant du charbon végétal activé) qui fixent la fluorescéine au passage. Le prélèvement se fait toutes les 48 heures. On fait passer les échantillons prélevés au spectromètre afin de détecter la présence ou non du traceur et déterminer sa concentration dans chaque échantillon. Les résultats obtenus permettent de déterminer :
-La quantité du produit restitué
-Le temps de parcours
-La vitesse d’écoulement de l’eau (relation entré sortie).
Ces traçages montrent une liaison avec les sources de Ait Ouabane à 8 Km à l'Est et Aghvailou Ouacif à un peu plus de 1 Km au nord à la vitesse de 44 mètres à la seconde.
Les aquifères Karstiques sont très sensibles aux pollutions qui peuvent être de plusieurs types : agricoles, industrielles, urbaines. La protection des eaux, implique une politique globale de la gestion des eaux à l’échelle nationale et régionale.
Thèse de doctorat soutenue en 1995 à Besançon Par Malek Abdesselam .
Résumé
La chaine du djurdjura (2308 m) est situee en bordure de la mediterranee a l'est d'alger. Elle est formee par un empilement d'ecailles, allongees dans la direction est-ouest, dominees par les calcaires massifs du lias inferieur et de l'eocene. La karstification est importante de type haut-alpin avec de grandes cavites et drains verticaux guides par la structure geologique. Les precipitations (plus de 1200 mm/an a tala guilef et plus de 1500 mm aux sommets), sont a plus de 50% neigeuses en altitude. La fusion nivale produit des lames d'eau etalee dans le tempse et alimente l'infiltration. Le debit moyen a l'exutoire principal (tinzert) est de 424 l/s. Le debit d'etiage est de 87 l/s. Au vu de sa superficie (11 km#2) et de la longueur de la saison seche (3-4 mois), ce debit est particulierement soutenu. L'etude hydrodynamique a montre un fonctionnement complexe lie a la structure geologique, au regime climatique et a la nature des precipitations. Il possede une structure favorable a un piegeage important des eaux en surface par la retention nivale, et dans l'aquifere avec des decrues longues. Le coefficient de tarissement est faible (entre 0,0014 et 0,0053). Les tracages montrent des vitesses de circulation des eaux faibles (50 m/h). Le karst profond encore peu developpe semble capacitif. Le volume dynamique annuel est de trois millions de metres cube. Le facies des eaux est bicarbonate calcique a la majorite des sources. Il est chlorure sodique a tinzert. Ce caractere, associe a la presence du strontium, montre qu'en profondeur, l'ecoulement est controle par du trias evaporitique. L'analyse multidimensionnelle des donnees hydro-chimiques, a permis de rattacher les differentes sources a des unites structurales distinctes. Elles constitueraient des ensembles hydrogeologiques independants comme releves par les experiences de tracage et les analyses isotopiques. Les reserves peuvent etres importantes en aval dans des terrains du pourtour des massifs et des structures capacitives comme le karst noye, les accumulations de glaciers rocheux et les conglomerats de l'eo-oligocene
Le point de vue d'un journaliste algérien :
Tikjda sera-t-elle le nouveau fleuron du sport algérien pour la préparation des stages de l'élite nationale ?
La Tribune : 08 - 10 - 2008
De notre correspondant à Bouira
Nacer Haniche
La wilaya (équivalent du département en France : il y a 48 wilaya en Algérie) de Bouira dispose d'énormes potentialités pour relancer le tourisme de montagne, en mettant à la disposition des sportifs et des équipes des sites favorables à la préparation de stages dans des endroits féeriques et naturels, tels que Tikjda. Cependant depuis des années, des tentatives non efficientes ont été entreprises, sans que les projets atteignent leurs objectifs.
Ainsi, la visite de travail effectuée dernièrement par le wali de Bouira (équivalent du préfet en France) au niveau de la station touristique de Tikjda, située en plein Parc national du Djurdjura, a levé le voile sur plusieurs irrégularités.
La gestion catastrophique de certains projets réalisés sur le site a mis quelques responsables dans la gêne, après avoir caché durant plusieurs années des vérités amères. Le premier responsable de la wilaya a découvert que le complexe de Tikjda est bâti sur un site appartenant à la conservation des forêts, sans l'établissement d'un quelconque acte de propriété ni autre document attestant son transfert au secteur de la jeunesse, et ce, depuis près de 38 ans. Pis, aucun service concerné ne s'est interrogé depuis cette période sur ce manquement qui allait engendrer retards et abandons de chantiers lancés pour la réalisation de certaines infrastructures sportives, lesquelles demeurent inachevées depuis 1974, avant que Bouira devienne wilaya. Face à la situation dans laquelle se trouvaient ces bâtisses, le wali a ordonné une expertise du CTC (Contrôle Techniqyue de la Construction) pour s'assurer de leur conformité, en y affectant une partie à la Protection civile et aux structures du PND (Parc National du Djurdjura).
Par ailleurs, la visite a été organisée dans l'intention de créer un mini-complexe sportif, avec une salle omnisports et une piscine semi-olympique en contrebas du complexe actuel, afin de relancer l'activité touristique au niveau de la station. Les explications fournies par les représentants de la jeunesse, des domaines et des forêts ont étonné le wali. Pour le représentant du MJS (Ministère Jeunesse et Sports), les deux projets susmentionnés ont été inscrits en 2006 avec une enveloppe financière de 15 milliards de centimes, mais les travaux ne pouvaient pas être lancés du fait que le terrain appartient toujours à la direction des forêts. Ainsi, une instruction a été donnée aux directions concernées afin d'accélérer le transfert de la propriété de ce site et la désignation d'un bureau d'études pour entamer la réalisation d'une piscine semi-olympique (bassin de 25 m) et une salle omnisports.
Selon les responsables, l'implantation d'une piscine en haute altitude est un moyen adéquat pour la préparation de nos athlètes, en particulier ceux de l'équipe nationale.
Par ailleurs, la station de Tikjda s'est dotée depuis 2006 d'un complexe sportif sur le plateau d'Aswel, composé d'un terrain de football, d'une piste d'athlétisme, de salles d'accompagnement pour les autres disciplines (musculation…), et d'un centre d'hébergement. Ces dernières années, plusieurs clubs et formations sportives y ont séjourné prifitant de l'air frais de la montagne. Ce lieu a permis aux différents clubs algériens et autres athlètes d'éviter les dépenses faramineuses induites par les stages à l'étranger. Sa réalisation a coûté 3 milliards de centimes, et cela reviendrait double pour un stade normal, nous dira le directeur du centre olympique de Tikjda. Le rabais de 50% a été obtenu par voie de sponsoring, a-t-il indiqué, en ajoutant que le CIO (Comité Olympique International) et la Fédération internationale d'athlétisme ont participé au montage financier, aux côtés des sponsors algériens. Un milliard et demi a été également consacré à la rénovation du centre d'hébergement laissé à l'abandon jusqu'en 2004, sous la tutelle du MJS. Le site d'Aswel comprend un stade (gazon naturel prévu fin août), une piste réglementaire de 400 m, trois sautoirs (longueur, hauteur, triple saut), deux aires de lancers (javelot, marteau et poids) et deux chalets (une salle de musculation et un vestiaire). Le recours aux chalets est rendu obligatoire suite à l'interdiction du béton par l'administration du Parc national du Djurdjura. La surface totale d'Aswel est de 4,5 ha. Les équipements pour les sautoirs ne sont pas installés, mais ils devront l'être avant la venue de la délégation du Comité international olympique.
Le centre d'hébergement sportif de Tikjda, situé à 7 km en contrebas du stade et à 1 400 m d'altitude, a été ouvert le 6 juillet 2008, après plus de neuf mois de travaux de rénovation. Patrimoine de la jeunesse et des sports, il était laissé à l'abandon pendant les années d'insécurité avant d'être transféré au Comité olympique en 2004.