Tout porte à le croire, et mieux encore. La région peut être à l'origine du peuplement du Vieux continent (l'Europe). En se référant à l'étude faite pur M. Sahnouni sur le mobilier lithique trouvé sur le site Aïn Hanech à moins de 30 km a l'Est de Sétif. Quelques échantillons sont exposés au musée de cette ville (espace préhistoire).
C'est en fait Camille Arambourg qui a découvert le gisement fossilifère suite à ses recherches paléontologiques des dépôts continentaux de la région d'El-Eulma. L'abondante faune rencontrée sur place (quelques os et cornes sont également au musée) lui a permis de dater le site de villafranchien (début du quaternaire). Ces fouilles entreprises sous sa direction ont exhumé pour la première fois une industrie sur galets qu'il a classée comme «acheuléenne» qui est l'une des 2 civilisations de référence sur le plan industrie lithique. Celle-ci s'est développée en Europe (Saint-Acheul : France) alors que l’Oldowayenne, la plus vieille (et la première), a vu le jour en Afrique de l'Est dans la vallée d'Olduvai, en Tanzanie plus précisément.
Jusqu'à preuve du contraire, cette vallée est reconnue universellement comme le berceau de l'humanité. On y a trouvé des ossements des premiers hominidés australopithèques et surtout de l'homo-habilis (l'homme habile) qui fut a l'origine de l'industrie lithique pour avoir fabriqué les premiers outils (pour arracher, hacher et couper) en taillant des galets : c'est le début de l'âge de la pierre. Cette civilisation remontrait à environ 2 millions d'années d'après les travaux de Y. Coppens. Ceci étant, le mobilier lithique découvert par le professeur Arambourg a été revisité et a fait l'objet d'une étude approfondie par M. Sahnouni. Ce dernier, après avoir fait l'étude analytique de cette industrie et comparé celle-ci à celle d'Olduvai, a pu démontrer et préciser qu'elle (cette culture ou civilisation) est plutôt pré-acheuléenne qu'il classera parmi les plus vieilles industries lithiques d'Afrique du Nord. Toutefois, il ne tranchera pas sur la question : est-elle autochtone ou allochtone. Sans être certain, il optera pour la seconde. Ainsi, cette culture viendrait (transmise) d'Olduvai.
Et il conclura : «La position géographique du site constitue un relais entre l'Afrique de l'Est (berceau de l'humanité) et le Nord de la Méditerranée point initial du peuplement de l'Eurasie.»
Cependant, cette hypothèse reste quelque peu orpheline du fait qu'on n'a pas expliqué quand ni comment s'est effectuée lu traversée laquelle se ferait logiquement par le détroit de Gibraltar et le représentant (ossements humain) de cette peuplade n’est pas encore trouvé. Ce, d'autant plus qu'elle est confrontée à une autre hypothèse qui postule que le peuplement de l'Europe s'est effectué par le Proche-Orient : en témoigne un gisement d'ossements en Palestine qui datent de 1.2 million d'années.
Mais une chose est sûre, Sétif (Aïn Hanech) a joué un rôle prépondérant en Afrique du Nord. Ainsi, il va de soi, en extrapolant, que tout maghrébin a été pré-historiquement sétifien et que le sétifien a été le premier neveu de notre mère (ou grand-mère) Lucy. Aomar Sider. Le 03/08/2002
Sétif, berceau des premiers hommes d'Afrique du Nord
La préhistoire ainsi que l’archéologie moderne et les études en génétique nous révèlent que la première espèce humaine serait apparue il y a 5 millions d’années de notre ère en Afrique de l’Est que les scientifiques la nommèrent l’Australopithèque. Deux millions d’années plutard, une autre espèce humaine a vu le jour connue sous le nom d’« homo habilis » avant de s’éteindre vers 10000 ans avant notre ère. Deux millions d’années après l’apparition d’homo-habilis, une autre espèce humaine appelée « homo-sapiens » est née et c’est cette dernière qui représente selon les scientifiques l’ancêtre commun de l’Homme d’aujourd’hui. Les espèces homo-habilis et homo-sapiens ont conquis l’Afrique puis le reste du monde laissant derrière elles plusieurs sites paléontologiques qui différent plus au moins de leurs âges.
Nous sommes il y a 2 millions d’années ce qui correspond donc à l’ère de la « pléistocène » dans l’échelle géologique et à l’âge de pierre ou le paléolithique inférieur sur l’échelle de l’histoire. A cette époque, une région, un peu méconnue pour les Sétifiens, située exactement à Ain Lahneche à 30 Km seulement de la ville de Sétif, fut un foyer des premiers humains de la préhistoire. Le site Ain Lahneche contient plusieurs outils de chasse en pierre taillés (d’où l’âge de pierre) qui datent d’environ 1,8 millions d’années ce qui correspond à l’Homme « homo-habilis ». Ce site compte beaucoup pour les archéologues et les admirateurs de la préhistoire ainsi c’est le plus vieux site d’occupation humaine de l’Afrique du Nord et le deuxième au monde après celui des gorges d’Olduvai (Tanzanie), ce dernier qui date d’environs 2,6 millions d’années.
Le site Ain Lahneche a été découvert pour la première fois en 1947 par le paléontologue français Arambourg qui a exploré très succinctement le site et ses travaux s’appuyaient essentiellement sur l’étude des faunes. Il fallait donc attendre plus de 4 décennies pour connaitre ce qui révèle ce site. En effet, plusieurs recherches ont été menées depuis 1992 par Dr Mohamed Sahnouni, un archéologue algérien, actuellement chercheur aux États-Unis. L’équipe du Dr Sahnouni nous a dévoilés dans un entretien réalisé récemment par Sétif Info que les fouilles menés jusqu’à ce jour sont systématiques et pluridisciplinaires basés sur des critères stratigraphiques et chronologiques, reconstituant l’environnement prévalant au moment des activités humaines, et étudiant les implications comportementales des restes légués par les premières espèces humaines. Ces recherches sont toujours en cours, mais les résultats récents indiquent la découverte de nouveaux foyers, tels qu’El-Kherba et El-Beidha, montrant qu’Ain Lahneche est un site complexe comprenant des localités archéologiques et paléontologiques s’étalant dans le temps et l’espace. Ces recherches indiquent aussi que l’environnement consistait en une plaine d’inondation et d’une savane plus ou moins ouverte supportant une faune variée tels que l’éléphant, rhinocéros, hippopotame, buffle, diverses antilopes, carnivores et crocodile. Enfin, la technologie lithique manufacturée par les « homo-habilis » d’Ain Lahneche était oldowayenne utilisée pour consommer essentiellement de la viande.
Il est à noter que la région de Sétif est très riche en sites archéologiques de toutes les périodes et il est important de savoir aussi que notre région recèle une richesse archéologique immense et le site d’Ain Lahneche en est un témoignage important pour la période préhistorique. On peut même qualifier ce site de berceau des premiers Hommes d’Afrique du Nord. A ce titre, il est du devoir des pouvoirs publics, des Sétifiens et de chacun de protéger ce riche patrimoine pour immortaliser notre histoire. Pour celles ou ceux qui s’intéressent plus à la période de la préhistoire dans notre région, il existe quelques échantillons d’outils en pierre taillés prélevés du site Ain Lahneche qui sont exposés au musée de Sétif situé juste en face du siège de la wilaya sur le boulevard de l’ALN.
septembre 2009, par
Communiqué Ministère de la Culture
Importante découverte archéologique près de Sétif : l’Algérie pourrait être le berceau de l’Humanité
Des archéologues ont découvert des outils en pierre taillée remontant à 2,4 millions d’années, bien plus anciens que ceux trouvés en Afrique de l’Est, considérée jusqu’à présent comme le berceau de l’humanité.
Les galets en calcaire et en silex taillés ont été découverts près deSétif par une équipe de chercheurs internationaux, originaires d’Algérie, d’Espagne, d’Australie et de France. Les outils ressemblaient exactement à ceux dits Oldowan, trouvés jusqu’alors principalement en Afrique de l’Est.
Sur le site d’Aïn Boucherit, dans le complexe archéologique d’Aïn Lahneche, les chercheurs ont aussi déterré des dizaines d’ossements animaux fossilisés, présentant ce qui ressemble à des marques d’outils – de véritables outils de boucherie préhistoriques. Ces ossements proviennent d’ancêtres de crocodiles, d’éléphants, d’hippopotames ou encore de girafes.
Depuis des décennies, l’Afrique de l’Est est considérée comme le berceau de l’humanité. On y a trouvé les outils les plus anciens, datant de 2,6 millions d’années. La découverte faite à Aïn Boucherit, annoncée jeudi, rivalise désormais avec cette période.
Cela pourrait signifier que les techniques d’outils sont rapidement sorties d’Afrique de l’Est. Autre hypothèse avancée par les chercheurs : « Un scénario d’origines multiples des anciens hominidés et des technologies lithiques, à la fois en Afrique de l’Est et du Nord ».
« Le site d’Aïn Lahneche est le deuxième plus ancien au monde après celui de Kouna en Éthiopie, qui remonte à 2,6 millions d’années, considéré comme le berceau de l’humanité », explique le professeur Mohamed Sahnouni, qui a dirigé l’équipe de recherche et travaille depuis des années sur ce site.
Les découvertes ont été faites sur deux couches archéologiques, l’une datée de 2,4 millions d’années et la seconde de 1,9 millions d’années.
Les ancêtres de l’homme étaient donc présents en Afrique du Nord au moins 600 000 ans plus tôt que ce que les scientifiques croyaient jusqu’à maintenant. Auparavant, les plus vieux outils d’Afrique du Nord dataient de 1,8 million d’années, sur un site proche.