Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Etant un passionné et amateur de la montagne du Djurdjura, que je sillonne et scrute  depuis 1969, parfois en profondeur, souvent avec des scientifiques.  Depuis quelque temps, je suis interloqué par les nombreux articles de presse au sujet du volume  de 60 milliards de mètres d’eau, que pourrait contenir la chaine du Djurdjura, affirmation du Docteur Saadalah Abdelkader, alors que la population vie un manque crucial d'eau...

Jusqu’à maintenant, je pensais que ce sujet était l’apanage de scientifiques ou de journalistes. De ce fait, je ne pouvais pas ne pas réagir à cette énormité, qui nous concerne tous.    

J’ai questionné alors, par téléphone,  Monsieur Abdesselam Malek, de l’UMMTO (Université de Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou), auteur d’une  thèse de doctorat en 1995, titrée « Structure et fonctionnement d'un karst de montagne sous climat méditerranéen : exemple du Djurdjura occidental (grande Kabylie Algérie) ».

Le Chercheur, réfute ces quantités : “ Il convient les diviser par 100, les affirmations de Saadalah Abdelkader sont des approximations sans fondements scientifiques, ni dans les domaines de la géologie, ni de l’hydrologie et de la réalité pratique“, me repond-il et m’autorise la publication.

Le Djurdjura et ses réserves en eau
Le Djurdjura et ses réserves en eau

CHRONOLOGIE DES ÉTUDES GÉOLOGIQUES SUR LE DJURDJURA

La géologie, la géomorphologie, le karst et l’hydrologie ainsi que l’hydrogéologie de la région du Djurdjura et la Kabylie plus largement, du fait des difficultés d’accès, n’ont fait l’objet d’étude que tardivement. Les premiers explorateurs jusqu’à la fin du 19 siècle n’ont fait que des observations superficielles sur ses bordures qui ont été étendue à la Chaîne.

Les études et cartes qui couvrent le territoire de la Grande Kabylie - Djurdjura de cette époque sont simplificatrices et trop superficielles. Sans êtres rejetées totalement, elles doivent être utilisées avec précaution.

Par la suite des études, au sein même du Djurdjura et plus précises ont été menées.

La chronologie des études sur le Djurdjura synthétisée ici  a été largement empruntée a Alain Coutelle (Géologie du Sud-Est de la Grande Kabylie et des Babors d'Akbou. Thèse d'Etat Paris (1979).

 

Première période d'investigations géologiques dans le Djurdjura (1848-1873) : assez superficielles :

E. Renou (1848) puis H. Coquand (1854) à partir d’observations faites dans le secteur de Bejaïa attribuent les crêtes calcaires du Djurdjura au Jurassique.

L. Ville (1857), a été le premier a aborder les contreforts du Djurdjura, par le flanc nord. Il a reconnu des Nummulites (tertiaire) dans les calcaires qui affleurent dans cette région et suppose qu'il en va de même pour le reste de la chaîne.

Letourneux (1868) a découvert la première Ammonite liasique du Djurdjura (in P. Mares 1868)

L. Ville (1868) consacre deux notes à la géologie de la Grande Kabylie, dans des descriptions ponctuelles de roches, sans indications d'âges et sans vision d'ensemble.

C. Nicaise (1870) avait déjà reconnu l'âge principalement crétacé des flyschs du flanc sud du Djurdjura, range dans le Lias les deux crêtes principales de la Chaîne, admet l'âge éocène des formations détritiques qui s'y  observent (particulièrement autour du sommet de Lalla  Khedidja) et attribue au Silurien et au Dévonien les formations qui affleurent dans la dépression qui s'étend entre les crêtes liasiques "Catalogue des animaux fossiles...". (il s’agit en fait respectivement de Carbonifère et de Permo-Trias)

C. Nicaise (1872) rassemble ses observations et celles de ses prédécesseurs dans une courte notice géologique sur la Kabylie.

C. Grad (1873) sur la présence, possible, d'une moraine glaciaire au pied du Djurdjura (phénomènes reconnus à Mimouna, Haizer et Goulmime).

Deuxième période d'investigations géologiques dans le Djurdjura (1884-1912) : travaux de E. Ficheur, et les premières cartes publiées au 1/50 000 de Bouira et de Tazmalt (1911 et 1912) :

La géologie du Djurdjura est d'abord brièvement exposée dans une note préliminaire (1888a), puis détaillée dans un mémoire de thèse (1890) par E.Ficheur.

Le développement principal de la thèse porte sur l'analyse des formations tertiaires, dans lesquelles cet auteur, rangeait une bonne partie des flyschs. En ce qui concerne le Djurdjura, il admettait que presque toutes les formations détritiques devaient être rattachées à l'Eocène moyen avec de trop nombreuses subdivisions séparées par des discordances et des phases d'érosion.

Ces premiers travaux de E. Ficheur, ont été jugés simplificateurs avec des fautes d’interprétations sur certains âges et partant sur les structures géologiques comme le relèvera M. Bertrand, au cours d'une excursion faite par la Société Géologique de France en 1896 au Djurdjura.

Ch. Depéret (1896) a proposé de rajeunir quelque peu l'âge d'une partie des formations géologiques dans lesquelles il a trouvé des fossiles priaboniens.

Les cartes publiées à cette époque (1/200 000) et les huit feuilles au 1/50 000 qui couvrent le territoire de la Grande Kabylie - Djurdjura) sont à observer avec précaution.

En 1904 E. Ficheur, ayant admis qu'il s'était trompé, entreprit de réétudier le Djurdjura, ce qui aboutit à la publication des feuilles au 1/50 000 de Bouira et de Tazmalt (1911 et 1912).

 

Troisième période d'investigations géologiques dans le Djurdjura (1924-1952) : Le XIX°Congrès Géologique International d’Alger de 1952 et la carte géologique de Flandrin - coupure spéciale :

1924, avec les travaux de F. Ehrmann et une deuxième Réunion extraordinaire de la Société géologique de France (1924) reprise des recherches, principalement sous l'aspect stratigraphique : (F.Ehrmann(1924), G.Bêtier(1935), A. Lambert (1936), F.Roman (1936), F.Ehrmann (1937), J.Flandrin (1938), A.Lambert (1937), F.Ehrmann et H. Stralen (1937), P. Fallot et J. Flandrin (1940 ) et P. Fallot (1942).

En 1938, en une courte publication J. Flandrin résumait ses conceptions sur la structure d'ensemble de la Chaîne du Djurdjura. Il annonçait ainsi un réexamen de la géologie du Djurdjura qui allait aboutir à la remise en cause des classifications du Tertiaire proposées par E. Ficheur (Flandrin 1948).

1952, La carte géologique du Djurdjura, coupure spéciale au 1/50 000 accompagnée d'une notice explicative détaillée, est publiée par J. Flandrin (1952) à l’occasion de la tenue à Alger de l’historique XXIX° CONGRES GEOLOGIQUE INTERNATIONAL.

Parallèlement aux investigations de J. Flandrin, d'autres auteurs allaient continuer les analyses ponctuelles commencées par F. Ehrmann. Ce sont les travaux de : G. Bêtier (1938), A. Lambert (1939 et 1947), M. Gignoux (1946), A. Lambert et H. et G. Termier (1948), A. Barbier et H. Termier (1948 a et b), A.Lambert (1948), A. Barbier et A. Cailleux (1950), L. Duplan (1950), H. Termier (1950), A. Lambert (1952), I.E. Handel (1954), et A. Lambert (1955).

 

Quatrième période d'investigations géologiques dans le Djurdjura (1964- Actuel) : période moderne

Les recherches, reprennent après l’indépendance de l’Algérie avec les travaux de :

N. Morre (1964), M. Tefiani (1968-1993 - 2007), M. Durand Delga (1969), J.P. Gêlard (1969), J.P. Gélard et J.F. Raoult (1970) et J.P. Gélard (1976  et 1979), A. Coutelle (1976 et 1979), M. Naak (1988-2012), J.P Bouillin (1979-2010), Wildi (1983), V.Biardo-B.Gery (1983), H. Lami et M. Abdesselam (1986-2000) etc...

 

Les différents auteurs ont été amenés à confirmer des observations et conclusions de J. Flandrin, mais aussi à reprendre certaines de ses interprétations, comme l'importance des recouvrements entre les différentes unités tectoniques locales, le rôle des failles transversales, à l'homogénéité structurale ainsi que le contenu stratigraphique de l'Oligocène kabyle et de la nature exacte du contact entre le Djurdjura, le socle et les flyschs à la suite de la mise en évidence des nappes miocènes sud telliennes ainsi que l'âge de la tectonique majeure du Djurdjura.

  • ETUDES GÉOMORPHOLOGIQUES, SPÉLÉOLOGIQUES ET HYDROGÉOLOGIQUES SUR LE DJURDJURA.

Les écrits sur la géomorphologie, la spéléologie et l’hydrogéologie portant sur les karts du Djurdjura du 19 siècle et de 1900 à 1940, n’ont pas toujours de valeurs scientifiques. Ils reprennent des anecdotes et curiosités sportives et touristiques essentiellement.

Les travaux scientifiques et techniques (après 1940) sont à l’actif essentiellement de :

BELIN A., MARICHAL R., SACCARDY L., TROULLIER J., VERGE H. (1941) BIREBENT J.G. (1948 et 1953), Belin A. Flandrin J. et al. (1947), TIHAY J.P. (1972), QUINIF Y. (1975, 1976, 1977, 1978), RAYNAL R. (1973), COLLIGNON B. (1981, 1984), MAIRE R. (1984),

les clubs de spéléologie français, belges, espagnoles, australien FAGE L.H. (1984), et algériens (Ath Yani, Boufarik – IFRI 1988, et Bejaia)

les études hydrogéologiques de M. ABDESSELAM et H.LAMI, et de quelques mémoires d’ingénieurs.

Des rapports scientifiques et techniques ont été également produits par les ingénieurs des sociétés d’exploitation hydroélectriques pour le dimensionnement des prises d’eau (Illiten- Ighzar N’Chebel et Souk El Djemaa).

Le Djurdjura et ses réserves en eau
Le Djurdjura et ses réserves en eau
Le Djurdjura et ses réserves en eau
Le Djurdjura et ses réserves en eau
Le Djurdjura et ses réserves en eau
Le Djurdjura et ses réserves en eau
Le Djurdjura et ses réserves en eau
Le Djurdjura et ses réserves en eau
Le Djurdjura et ses réserves en eau

Quels procédés utilisera l'Algérie pour se procurer plus d'eau potable ? 

Placé à la tête de la société EvCon, filiale de Cevital, chargée de réaliser le projet innovant de fabrication de membranes pour la production d’eau ultra pure, Kamel Benkoussa est fier de rappeler le caractère pionnier de cette technologie qui mettra l’Algérie dans le rang des pays qui disposent de la technologie de pointe.
“(…) Grâce à EvCon, l’Algérie est désormais le seul pays au monde à développer et industrialiser une technologie de pointe, plus avancée que celle des pays industrialisés”, a indiqué le jeune dirigeant algérien dans une interview parue dans l’édition du mois de novembre de Dziri Magazine. “C’est une première mondiale et historique dont les Algériens peuvent être fiers”,
a-t-il ajouté, tout en précisant que grâce à des messages de soutien, Issad Rebrab a décidé d’exposer la machine inventée par EvCon à Alger. C’était en décembre dernier. Évoquant cette nouvelle technologie, Kamel Benkoussa rappelle qu’il s’agit d’une technologie “unique au monde” qui “bouleversera profondément ses secteurs d’application, qui sont la production d’eau ultra pure d’injection, le traitement des eaux usées des différentes industries et le dessalement d’eau de mer”.
“Ses avantages résident dans ses membranes hydrophobiques de troisième génération qui filtrent la vapeur au lieu de l’eau, avec un résultat d’une qualité 10 fois supérieure par rapport aux procédés actuels, à des coûts moindres et avec une économie d’énergie considérable”, a-t-il rappelé. Interrogé sur les domaines d’utilisation de la membrane produite, le dirigeant d’EvCon rappelle qu’elle “produira de l’eau ultra pure d’injection pour l’industrie pharmaceutique, de l’eau ultra pure pour l’industrie des semi-conducteurs et pour l’agro-industrie. Elle sera également utilisée pour le dessalement d’eau de mer et pour le traitement des eaux usées de l’industrie chimique et du pétrole et du gaz”.  Si elle a été développée en Allemagne, cette technologie va être appliquée en Algérie, indique Kamel Benkoussa. “Nous allons donc bientôt lancer deux centres de fabrication de ces membranes en Algérie, avec des lignes de production entièrement automatisées et une technologie très avancée, une première pour notre pays ! Ces deux centres de production ne sont qu’un début. D’autres vont rapidement suivre pour nous permettre de satisfaire les demandes de nos partenaires et clients qui sont tous à l’international”, a-t-il indiqué.Parce qu’elle est novatrice, la technologie acquise par Cevital suscite “un fort engouement auprès des géants de l’industrie mondiale. La presse a parlé de Bosch, Dohler, Siemens et Schlumberger. Mais il y en a beaucoup d’autres !”, rappelle également le dirigeant de la filiale de Cevital. “Grâce à la technologie EvCon, le groupe Cevital, déjà connu et reconnu, tutoiera les sommets de l’industrie mondiale”, a indiqué Kamel Benkoussa.                                       Ali B.

Tag(s) : #Eau, #Djurdjura, #Articles de Journaux
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :